Pour ne pas broyer du noir… broyons

Évacuer certains de nos plus mauvais souvenirs fait partie intégrante du rituel de mémoire. Cette liquidation, plus ou moins méthodique, plus ou moins artificielle, est censée libérer un espace de notre cerveau afin de le rendre propre à accueillir d’autres souvenirs, positifs ceux-là. C’est sur cette notion, un tantinet naïve, que s’est bâtie à notre époque la tradition latino consistant à enfermer le 1er de l’An toutes sortes d’articles porteurs de mauvais souvenirs dans des poupées géantes destinées au bûcher. On peut y voir une variante de très anciens feux de joie comme ceux de la « Guy Fawkes Night » anglaise. Cette fête,  encore célébrée de nos jours, commémore l’échec de la « conspiration des poudres » qui visa à faire exploser le Parlement de Westminster le 5 novembre 1605. Une effigie du comploteur principal Guy Fawkes est livrée aux flammes à cette occasion ; on y ajoute aussi, depuis quelques années, divers objets symbolisant les malheurs de l’année. (http://fr.wikipedia.org/wiki/Guy_Fawkes_Night)

Depuis 2007, les Newyorkais ont pris l’habitude de confier leurs pires souvenirs à… une broyeuse industrielle géante parquée sur Times Square. Le 29 décembre, baptisé « Good Riddance Day », est l’occasion de détruire publiquement les photos d’anciens petits amis, d’employeurs exécrés, voire les clichés d’opérations subies dans l’année. En 2007, un prix de 250 dollars fut attribué à une ancienne institutrice de Manhattan, pour un collage composé à partir d’une photo de la proviseure qui avait fait de sa vie un enfer.

O. E.

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