GAFFES, QUIPROQUOS, SOUVENIRS EMBARRASSANTS

La vie courante offrant d’innombrables occasions de se ridiculiser, il n’y a rien d’étonnant à ce que quantité de souvenirs embarrassants nous collent à la peau. Casseroles de toutes dimensions, qui finissent par produire un joyeux tintamarre.

En voici un premier petit choix, concocté par Claire Garsault et Olivier Eyquem :

Peut-on rire de tout? (CG)


 

 

 

« Ce jour-là malgré la tristesse ambiante, il faisait beau.

Toute sa famille, tous ses amis étaient là, ceux qui l’avaient connue et qui l’avaient aimée, dans cette petite église de banlieue.

Tout avait été préparé dans les moindres détails avec amour : les démarches auprès des Pompes funèbres, la cérémonie de l’incinération, la préparation de l’oraison du prêtre, la musique, les fleurs…

L’accord du prêtre pour obtenir la présence d’une urne dans l’église n’avait pas été sans discussions, mais elle était là, sur le catafalque recouvert de rouge.

L’intensité de la tristesse de l’événement avait été à son paroxysme au moment de la sortie des participants, accompagnés par le Requiem de Fauré.

Sur le parvis de l’église, chacun y allait d’une phrase réconfortante à la famille, vantant les qualités de la femme qui venait de les quitter. Tous étaient sous le coup de l’émotion, quand retentit cette phrase terrible « J’AI OUBLIÉ MAMAN DANS L’ÉGLISE ! », suivie d’un énorme éclat de rire.

D’un pas précipité, la fille de la défunte parcourt la nef, d’un geste rapide, elle enlève l’urne. Il faut faire vite, le fou rire la gagne. Une sortie précipitée par l’un des transepts, et la voilà, pliée en deux sur les marches de l’église.

Incapable de contrôler son fou rire déclenché par cette situation cocasse, elle ne peut justifier son état que par un piteux « Excusez moi, c’est nerveux ».

Coup de foudre au Monoprix (OE) :

« Je ronge mon frein à la caisse, lorsque je remarque un peu plus loin dans la file d’attente une belle femme élancée, qui se tourne vers moi et m’adresse un large sourire. Nous sommes séparés par trois autres clients, mais ses yeux de braise me foudroient instantanément. Pour un regard comme ça, je traverserais le Sahara pieds nus. J’arque un sourcil à la Clark Gable en mimant « C’est à moi que tu causes, poupée? » À sa réaction, glaciale, je comprends qu’elle est en train de communiquer avec une connaissance, juste derrière moi. Il ne me reste qu’à détourner les yeux et à fixer le plafond du Monop’ comme si je venais d’y découvrir les fresques de la Sixtine. »

Banane, va! (CG)


 

 

« Mon oncle aimait raconter des histoires drôles, dont celle-ci : « C’est l’histoire d’un Américain qui vient juste d’avoir son permis de conduire. Il sort du garage sa superbe voiture neuve et écrase un de ses voisins. Condamné à mort, il doit passer sur la chaise électrique. « Avez-vous une dernière volonté ? » « Oui j’aimerais bien manger une banane ». Il mange sa banane et on lance la procédure d’exécution… mais rien ne se passe. La machine semble en panne. Dans ces cas-là, on gracie le prévenu. À peine rentré chez lui, il reprend sa voiture et au premier carrefour, il renverse deux personnes âgées. Même procès, même condamnation, même souhait : une banane, même conséquence – la panne -, même relaxe. Deux jours plus tard, il écrase une maman et son enfant et tout recommence. Un grand officiel s’intéresse à ce phénomène : « Dites-moi comment se fait-il que lorsque vous êtes sur la chaise électrique celle-ci tombe en panne ? C’est grâce à la banane ? » « Non pas du tout, je suis mauvais CONDUCTEUR »

Lorsque mon oncle a raconté cette histoire je devais n’avoir pas plus de dix ans. Je n’avais rien compris à l’histoire, évidemment, mais j’avais ri comme les autres.

Ce n’est que quatre ans après, que la vérité me fut révélée ! En plein cours de sciences naturelles.

Alors que mon professeur faisait son cours, je ne pus retenir un « J’ai compris ! » suivi d’un fou rire qui me valut une punition digne de mon attitude incongrue.

Le cours était sur les matériaux conducteurs d’électricité. »

Oups, pas le bon critique! (OE)

« Il y a quelques années, dans une autre file d’attente (se méfier des files d’attente!), un copain attaché de presse me présente à un jeune réalisateur, qui me remercie aussitôt chaleureusement pour le papier que je lui ai consacré. Il semble que je sois celui qui a le mieux compris son dernier film, qui en a parlé avec le plus d’éloquence, etc. Les compliments pleuvent dru. Hélas, au bout d’une minute, je suis forcé d’avouer que je ne suis pas le type des « Cahiers du Cinéma » auquel il croit s’adresser. Sa déconfiture me réchauffe encore le cœur et me console de mes propres gaffes. »

Combien pour ce cadeau? (OE)

« Il y a de nombreuses années de cela, un très grand nom du cinéma japonais, M. Kawakita, vient rendre visite à mon grand-père, qui a joué un rôle important dans sa vie. Il sort de sa poche un produit encore inconnu en France : un minuscule transistor de la taille d’un paquet de cartes à jouer. Je m’émerveille et demande « Combien ça coûte? » (À l’époque, j’ai un étrange besoin de connaître le prix des choses). Dix secondes plus tard, je comprends que cette radio était un cadeau. »

Poisson d’avril n°1 (CG)


 

 

 

« Monsieur l’inspecteur te demande. »

Lancée dans une grande discussion autour du complément d’objet direct, je n’ai pas entendu frapper à la porte de la classe.

Je m’aperçois que toutes les têtes sont tournées vers la porte.

Joël, notre enseignant spécialisé, est dans l’entrebâillement de la porte, le visage décomposé.

« Claire, désolée de te déranger mais Monsieur l’inspecteur te demande d’urgence. Il est au téléphone, dans le bureau du directeur. Claude m’a dit que c’était urgent ».

« Tu peux rester dans la classe ? » Et sans attendre la réponse, je parcours à la vitesse d’un TGV en furie les longs couloirs qui me séparent du bureau du directeur, le temps nécessaire pour se faire tous les scénarios possibles : Quelle bêtise j’ai encore faite ? Je ne comprends pas pourquoi un parent se plaindrait ! Ils se sont trompés sur ma dernière note …..

Arrivée essoufflée au bureau : j’entends un énorme « Poisson d’avril !».

 

Demandez l’auteur (OE)

« Dans les années soixante, je participe à une interview de Douglas Fairbanks, Jr. à l’occasion d’un hommage que lui rend la Cinémathèque. Je me suis documenté, mais pas assez semble-t-il… Nous évoquons un de ses titres les plus connus : GUNGA DIN, alors bloqué pour d’obscures questions de droits. Je suggère : « Il faudrait peut-être en toucher un mot à l’auteur ». L’élégant Fairbanks répond par un discret sourire mais laisse passer ma remarque. De retour à la maison, je consulte le générique. GUNGA DIN est tiré d’un poème de Rudyard Kipling. »

Poisson d’avril n° 2. Une enquête impossible (CG)

« Réunion de l’équipe pédagogique :

« Monsieur le directeur, je voudrais que vous m’expliquiez quelque chose »

« Oui , Claire, je vous écoute… »

« Voilà, nous avons reçu hier de la part de Madame l’Inspectrice un mail nous demandant de faire une évaluation de nos activités au sein de l’établissement. Savez-vous ce qu’elle attend exactement ? »

(Mes collègues que j’avais mis dans la confidence de mon mauvais coup, avaient accepté de jouer le jeu. L’une d’elle était particulièrement mal à l’aise, elle n’aimait pas mentir à son directeur… mais que ne ferait-elle pas pour moi ?)

D’abord étonné, le directeur, homme de toutes les situations, se ressaisit rapidement et se lance dans une explication vaseuse, faisant mine d’être tout à fait au courant de la situation. Une demi-heure d’explication, et pas vraiment de réponse.

J’insiste donc sur le fait que je ne comprends toujours pas. Notre cher directeur, en conclusion, me demande de lui donner une copie du mail.

« Avec plaisir, Monsieur le directeur, je vais aller vous chercher ce mail du premier avril.»

Sa vengeance fut terrible mais tout aussi inoffensive. »

Une petite dernière :

Fondue du matin… chagrin (OE)

Cette mésaventure arriva à une amie, piètre cuisinière, et chroniquement débordée. Recevant un soir quelques amis, et désirant gagner du temps, elle prépara une fondue DÈS LE MATIN. Tout commentaire serait désobligeant. Rideau…


 

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