Noëls d’antan

Claire Garsault : « Mes Noëls Préférés »

 

 

 

 

 

 

Il n’y a pas de vrai Noël sans des enfants fébriles qui comptent les heures, les minutes, les secondes qui les séparent du moment magique de l’ouverture des cadeaux…. Et  même si Papa Noël n’a pas répondu à tous leurs vœux, il n’y a pas de déception.

Il n’y a pas de vrai noël sans cette croyance irrationnelle en un vieux bonhomme ventripotent à barbe blanche et costume rouge, tonitruant d’une voix grave son célèbre «  OH! OH! OH! …. »

Il  n’y a plus de vrai Noël lorsque les enfants ont grandi et attendent de trouver leurs demandes, non, leurs exigences, au pied du sapin. Ils sont alors capables de remercier du bout des lèvres le cadeau inutile de la tante machin ou du cousin truc qui avait pourtant choisi avec leur cœur la petite attention…

Rendez-moi ces Noëls magiques, où nous parents, nous étions les Pères Noël.

La première difficulté et, non la moindre, est de se renseigner discrètement sur les désirs véritables des chérubins, qui  ont une fâcheuse tendance à changer d’avis toutes les cinq minutes. Le pire étant une fois le cadeau acheté, s’entendre dire que cela ne plait plus et qu’il ou elle préfère celui là… Alors il faut  entrer dans une grande tractation pour faire revenir le petit sur sa décision. Parfois cela marche, parfois non et,  alors, on compte sur le temps de délais avant le grand jour pour que cette nouvelle lubie soit oubliée. Et, malheureusement, trop souvent, c’est sans compter sur la ténacité de ces petites bêtes… On promet alors le cadeau tant espéré pour l’anniversaire, en fournissant des excuses pas toujours crédibles, mais il faut bien faire rejaillir la faute sur quelqu’un donc : « le Père Noël n’a pas dû le trouver », ou « tu l’as demandé un peu tard », ou « tu sais, il est vieux il oublie parfois »….

Deuxième difficulté, trouver la cachette idéale donc introuvable par des enfants trop curieux. La meilleure cachette est, d’après mon expérience, des sacs de poubelles placés négligemment et bien en vue dans un coin du sous-sol sur lesquels sont déposés négligemment quelques vieux vêtements qu’on dit à donner…

Troisième difficulté, lorsque les grands-parents s’invitent au Réveillon de Noël et qu’ils sont tout aussi impatients, que leurs petits enfants, à voir la réaction que produira leur cadeau. Donc, il faut manager et les petits et les grands tout en veillant à ce que le repas du réveillon soit à la hauteur.

Dans cette situation, décision prise pour éviter une trop grande fatigue du lendemain que le Père Noël descendra par la cheminée juste avant le dessert. Grand-mère est chargée de détourner l’attention des « trop curieux ». Tous les stratagèmes sont bons « Vous me montrez si vous avez bien rangé votre chambre pour que le Père Noël soit content de vous », « Et si j’allais vous lire une petite histoire pendant que maman finit de préparer la bûche ? », …

Alors, dès que l’on entend la voix de grand-mère raconter ou s’exclamer, s’organise une chaine humaine : Papa à la cave qui passe les sacs à Tonton dans l’escalier qui les passe à Grand-Père dans le couloir, qui les passe à Mamie qui les donne à Papi dans la grande salle qui sort un à un les nombreux cadeaux que Maman dispose sous le sapin….

Un « A table » donne le signale à grand-mère pour faire redescendre les fêtés.

« Papa Noël est passé ! Tu l’as vu ? dis pépé ? » « Non, je dormais, tu sais que je m’endors souvent à table… » «  Et toi tonton ? » «  Moi, je n’ai rien vu, j’étais allé dehors chercher quelque chose dans ma voiture. » et toi, et toi,…. Tout le monde a un bon alibi….

Alors, vient ce moment magique de l’ouverture des cadeaux, et chose merveilleuse il y a aussi des paquets pour les parents….

Finalement, on se demande si le plus intéressant pour nos petits, n’est pas de déchirer les paquets, puisqu’ils le font en chaine ; à peine  ouverts ils sont mis de côté et passent au suivant.

La tête des grands-parents qui voient leurs cadeaux à peine découvert, déjà délaissé : « Il ne te plait pas ? C’est pourtant ce que tu avais demandé au Père Noël …»… Il faut une fois encore gérer l’impatience de la découverte des enfants et la déception des grands-parents « Attends Mamie, il va y revenir. Je suis sûre qu’il va beaucoup y jouer… »

Au bout d’un quart d’heure, il est impossible de mettre un pied devant l’autre, entre les paquets éventrés et les tonnes de papier cadeaux qui jonchent le sol.

Puis, vient le moment tant redouté par tous les parents (non bricoleurs et il y en a) lorsque les enfants sont d’âge Barbie ou Legos : le montage !

Comme le réveillon est celui de la découverte des cadeaux, on a la possibilité de montrer la pendule et de remettre au lendemain la corvée…. tout en préparant le repas de Noël.

Une autre chaine s’organise, dont bien souvent mes hommes étaient exclus : la montée des cadeaux dans les chambres, la mise en pyjamas et le couchage des enfants trop excités pour trouver le sommeil.

La fatigue gagne aussi les grands-parents qui quittent une maison à ranger…. La nuit va être courte mais qu’importe la joie des enfants est la plus belle des motivations.

Que ces Noëls me manquent ! Comme j’aimerais les revivre, maintenant que les enfants sont grands. Mais, entre nous, j’attends avec impatience qu’ils aient à leur tour des enfants et que je retrouve ainsi la magie de Noël.

P. S. Le pot aux roses fut découvert, le jour où ma grande a échappé à la vigilance de la grand-mère et a vu la valse des sacs poubelles…. Mais elle a su garder le secret pour son petit frère !

 

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